Si tu regardes, tu meurs

20 - Bird Box

Bon, j’ai échoué. Je voulais vous présenter un roman dont l’adaptation cinématographique est sortie le 21 décembre 2018 sur Netflix, donc au départ, l’article était prévu pour être publié dans ces eaux-là. Bien sûr le lire avant cette date ne m’a pas posé souci, mais comme d’habitude, je mets des plombes à écrire mes chroniques et du coup on se retrouve quinze ans après la guerre. Bref, mieux vaut tard que jamais comme on dit.

 

Vous l’aurez peut-être deviné, aujourd’hui on va parler de Bird Box, le premier roman de l’auteur américain Josh Malerman, publié en 2014 aux éditions Calmann-Lévy et traduit par Sébastien Guillot pour la version française.

 

Pour tout vous dire, j’avais ce livre depuis un petit moment dans ma wishlist (j’en avais entendu parler sur je ne sais plus quelle chaîne booktube), alors quand j’ai su que l’adaptation allait sortir sur Netflix, j’ai pensé qu’il fallait que j’en profite pour le lire. Je me le suis donc procuré en e-book (on aime la facilité et les tarifs abordables ici), et je l’ai fini la veille de la sortie du film.

 

Dans ce roman nous suivons Malorie, une jeune femme de vingt-cinq ans me semble-t-il, qui vient d’apprendre qu’elle est enceinte. Jusque là rien d’exceptionnel, si ce n’est qu’en parallèle, des événements étranges se produisent un peu partout dans le monde : des personnes qui a priori n’avaient pas d’antécédents psychiatriques s’en prennent violemment à d’autres avant de se suicider (ça vous rappelle pas le film Phénomènes un peu ? moi oui). Apparemment, tout serait déclenché par la vision de quelqu’un, ou quelque chose (quoi, on ne sait pas par contre). Si au début Malorie est sceptique par rapport à ce qui se dit aux infos, très vite elle comprend que tout est réel et elle entreprend de ne plus regarder dehors, au cas où. Ensuite, contrainte et forcée de quitter le logement où elle vivait avec sa sœur, elle trouve refuge dans une maison qui a priori a été épargnée par toute cette folie (elle avait lu l’annonce dans le journal quelques jours plutôt). Là, elle fait la connaissance de plusieurs personnages dont j’ai oublié les prénoms (désolée), et bien sûr les choses ne seront pas de tout repos : entre les conflits, les complots qui vont monter des protagonistes les uns contre les autres, le fait que Malorie soit enceinte, et l’arrivée de nouveaux personnages pas forcément tous bien intentionnés, je vous laisse imaginer le délire.

Le tout est fait dans un récit qui passe du passé au présent. On voit Malorie dans une situation, et le roman nous raconte comment elle en est arrivée là.

 

Au début, je dois dire que j’étais très enthousiasmée par cette lecture. Déjà le synopsis me tentait beaucoup, ensuite le fait qu’on supprime un des cinq sens (ici la vue) rend le tout très oppressif. Le fait de ne pas pouvoir voir ce qui nous menace nous laisse imaginer tout et n’importe quoi (et parfois l’imagination peut vous jouer des tours bien sordides), l’ambiance est très pesante, limite flippante. Après, tout s’essouffle un peu, et d’une manière générale, je suis beaucoup restée sur ma faim. Si vous n’aimez pas les œuvres de fiction dans lesquelles aucune réponse à vos questions ne vous est donnée, je préfère vous avertir tout de suite : ne lisez pas Bird Box. On ne sait pas pourquoi des événements de la sorte arrivent, ce qui les provoque, d’où ça vient, si ça touche tout le monde, pourquoi c’est là… C’est d’autant plus dommage que des théories sont faites, mais elles ne sont pas poussées jusqu’au bout, et tout reste abordé trop en surface à mon goût.

Cependant, ça reste une bonne lecture, ça se lit vite (la sensation d’oppression dont je vous parlais donne aussi un certain suspense, on veut savoir ce qui va se passer). L’alternance passé/présent nous donne envie de découvrir comment Malorie en est arrivée là, et quels sont les événements qui vont se dérouler ensuite. Il y a des passages très glauques, et ça j’aime bien.

 

Par rapport au film, je dirais que j’ai préféré le livre, même si d’une manière générale je n’ai aimé ni l’un ni l’autre.

Enfin, ce n’est pas que je n’ai pas aimé, loin de là, mais comme je vous le disais je suis beaucoup trop restée sur ma faim.

 

Le film respecte bien le livre, même si beaucoup d’éléments changent (entre autres : la manière dont Malorie trouve refuge dans la fameuse maison, certaines scènes à la fin et c’est dommage parce que dans le livre elles ont tellement plus d’intensité, la mort d’un personnage qui arrive bien plus tard que prévu, l’apparition de nouveaux personnages qui ne servent à rien, mais vraiment, pourquoi sont-ils là ?). La réalisatrice du film (ou le scénariste, je ne sais pas) s’est appuyée sur un élément du livre, il me semble, et l’a développé : la folie serait provoquée par des sortes de créatures, mais on ne sait ni à quoi elles ressemblent, ni pourquoi elles sont là, ni d’où elles viennent.

 

En résumé je dirais que ce sont un livre agréable à lire et un film sympa à regarder, franchement c’est bien, c’est loin d’être mauvais et je vous les conseille, même (regardez le film si vous avez la flemme de lire le livre — même s’il est un tout petit peux mieux — je vous le dis il est très bien adapté). Malheureusement, selon moi, beaucoup de questions sont laissées sans réponse, et c’est dommage.

 

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